samedi 20 décembre 2014

Jour 8: Hambourg - Basel - Neuchâtel - Les Geneveys-sur-Coffrance, puis rideau ! (blog 2/2)


Je suis à quelques traverses de chemin de fer de mon objectif du jour, la gare des Geneveys-sous-Coffrane, lieu des réjouissances du soir. La suite se fera en voiture, adieu train et wagon.

Belle expérience, dont je me permets de tirer quelques conclusions, mais parlons d'abord de la journée de train.

Le départ retardé a été évoqué, et il a perturbé l'ensemble du trafic au départ de Hambourg. C'est comme les grosses neiges, cela crée à la fois de la confusion mais aussi de la solidarité. Le train a filé tout droit au sud, traversant des régions désolées, industrielles, plates, vallonnées, habitées, en fonction de la latitude. La première partie entre Hambourg et le sud de Hanovre était plate, et très humide: champs inondés, gouilles, landes grasses, un plaisir pour l'oeil, malgré le ciel qui pleurait et ventait de plus belle.

La partie du milieu (Göttingen, Kassel) et beaucoup plus vallonnée, mais m'a donnée l'impression d'être comme dans le massif central français: au milieu du pays mais surtout au milieu de nulle part!

Puis Francfort, le Rhin et les grandes cités industrielles (Mannheim, Karlsruhe). Et le tout d'une traite à vive allure, l'avantage des ICE. Et à part un changement transversal de siège pour des questions de réservation (toutes les places étaient réservées, mais pas toutes heureusement occupées) le voyage s'est déroulé sans encombre. Presque 7 heures d'une traite !

Et la dernière partie, wagon restaurant dans l'ICN, verre à la main, pour fêter la fin du périple !


Puis restera le moment-clé: le rebrousse-train de Chambrelien !!!

Et maintenant les conclusions, en 8 points comme les 8 journées.

1) Belle expérience, assurément, et j'ai la confirmation que je m'entends bien avec moi-même. Sympa ce Florian finalement.

2) Les mouvements de grève, fausse alerte à la bombe et dérangement de la caténaire devraient faire l'objet d'interdictions pures et simples.

3) Les longs voyages en train sont sympas pour rêvasser en regardant passer le paysage, à un détail près: en décembre il fait vite nuit ! Pauvre Pologne que j'ai traversée quasiment les yeux fermés.

4) Beaucoup de déplacements, avec le risque de se perdre dans le mouvement perpétuel. J'ai apprécié pouvoir me poser à Gdansk durant deux jours, et pacifier le rythme un peu frénétique qui était le mien, même s'il faisait partie du concept.

5) Les voyages devraient être obligatoires: découvrir d'autres réalités, d'autres cultures, mais toujours profondément humaines, évite ensuite les peurs, les discriminations et les envies de se faire la guerre. Que Gdansk / Danzig fut belle, et quel gâchis les guerres successives pour asseoir les frustrations et egos assoiffés de quelque nain ridicule.

6) La marche est un autre rythme. Si je compare avec mes précédents périples (Tours de Suisse), cela manque au bout d'un moment. Poser un pied devant l'autre est vraiment dans l'esprit de "le chemin est le but". Et on garde totalement la maîtrise de soi. Donc bien le train, mais il me manque cet élément qui me relie au sol, à la terre, au lieu, même si j'ai beaucoup marché dans les villes.

7) Une semaine c'est court, une semaine c'est long, mais cela m'a aussi aidé à prendre encore plus de distance avec le job quitté et les toxiques qui s'y trouvaient. Quelques remontées d'aigreur irritée, certes, mais pour l'essentiel une belle sérénité.

8) Le blog, une première sous cette forme. Plaisir de partager avec les proches cette expérience, avec l'hypothèse abstraite que n'importe quel internaute inconnu pouvait le faire, et découvrir l'étonnant parcours de Florian ... Il n'en a probablement rien été et c'est très bien, et le lien avec la famille et les proches est une valeur précieuse. Merci lectrice et lecteur d'en être. Je vous embrasse ! Belles Fêtes de Noël et merci de m'avoir suivi. 

Les photos de la veille, paysage danois

Après la traversée, les paysages, trains et ciels et ... passager danois évoqués dans mon blog d'hier.








Les photos de la veille - la traversée en ferry

Avec le Wifi ferroviaire, voici quelques photos de la sortie de Göteborg -observez la Friskekirka (littéralement l'Eglise aux poissons, en réalité le marché aux poissons), le centre d'entraînement pour le sauvetage depuis un bateau ou encore l'arbre de Noël sur le bateau- et la traversée proprement dite.













Jour 8: Hamburg - Basel - Neuchâtel - Les Geneveys-sur-Coffrane (blog 1/2)

Nous sommes samedi, dernière étape du périple ferroviaire. Nuit courte, réveil un peu douloureux, petit déjeuner. Il vente et pleut dehors. Heureusement l'hôtel est tout simplement en face de la gare, praktisch (vue depuis la table du petit déjeuner).



J'arrive sur le quai, achète 2-3 Provianten pour le voyage, et que de monde ! En fait j'apprends que le vent a endommagé la ligne de contact à Hambourg, et tous les trains sont en retard ... Et celui que je pense devoir prendre est en fait le précédent qui va à Munich. J'attends (vous connaissez la musique: froid, attente et café).


Le train arrive enfin, une heure après. Mon art consommé du voyage ferroviaire me permet de trouver une place assise (elles sont quasi toutes réservées et le train est bondé). Cette fois-ci, je m'offre le Wifi, question de vous parler tout en voyageant. Et cela me permet de vérifier l'actualité de la veille: il y a avait bien une alerte à la bombe mais fausse. L'effet a été le même: chaos dans tout le pays. Je me sens moins seul, tout le Danemark a été bloqué.

vendredi 19 décembre 2014

Jour 7: - Göteborg - Frederikshavn - Lindholm - Fredericia - Kolding -Padborg - Flensburg - Kiel - Hamburg (blog 2/2)

Ce qui devait être la journée la plus longue, s'est avérée la journée la plus über-longue !!!

Nous nous sommes quittés sur le ferry qui traversait de Göteborg à Frederikshavn. Voyage sans histoire, mais ce n'était pas prémonitoire ! J'ai résisté tant au manchot du mini casino qu'au shop duty free (c'est l'avantage de n'avoir qu'une petite valise, j'ai même renoncé au litron de vodka polonais à Gdansk pour des questions de place, rien n'y rentre); seule exception, la mousse au chocolat, mais elle était pas chère et il fallait bien se débarrasser des couronnes suédoises. Bref, beau soleil, beaucoup de bateaux au large (axe stratégique in/out pour la Baltique), un peu de roulis. Tranquille, définitivement.

Arrivé au Danemark sous un crachin maritime modérément accueillant pour rejoindre la gare. Je fais quelques courses au 7 Eleven (qui n'existe donc pas qu'en Suède, ils en parlent même dans mon bouquin japonais dont j'ai dépassé les 400 pages) pour m'acheter mon pic nic, et tuer un peu le temps. Que faire dans une petite gare mal chauffée durant plus de 30 minutes ? Apprendre à attendre; là cela devenait prémonitoire.

Très joli train pour Lindholm, pour une grosse heure à travers des plats paysages danois. Contrairement au trajet Lille - Berlin qui était rigoureusement plat, ici il y a parfois des petites collines, qui cassent un peu la monotonie du paysage. Maisons en briques, prés et prairies, éoliennes, et passage incessant entre pluie et soleil, sous un ciel aux couleurs flamboyantes. Très plaisant. Lindholm, un trou ferroviaire, qui a pour seul mérite d'être tête de pont d'une ligne d'intercité (celle qui rejoint Copenhague) et où j'attends 15 minutes dans le froid. Et puis arrive le train, et j'ai droit à ma minute, non 3, de gloire ferroviaire. La rame est absolument vide (normal, tête de pont) et je fais le premier trajet avec deux autres personnes à bord: le mécanicien et le contrôleur. Royal le Père Hübner. Et les trains danois permettent même d'écouter de la musique comme dans les avions. Très confortable.

Après 3 heures je me prépare au changement. Mais tout le monde semble descendre à Fredericia, curieux. Une âme charitable me dit quelque chose en danois. Après traduction il apparaît que le train s'arrête à Fredericia, une histoire de bombe (mais pas sûr d'avoir bien compris), et qu'il faut prendre un bus ... Cela sent l'embrouille. Je descends, mais on me dit que le bus ne sert à rien (il part en direction de l'île de Copenhague, effectivement), mais de prendre un autre train, de changer dans une autre gare, et de rejoindre ainsi l'Allemagne. J'attends donc 30 minutes (entre temps il fait évidemment nuit noire, il est 18h) et il fait un délicieux froid humide que même le café du 7 Eleven (encore lui) ne permet pas de chasser. Je prends donc le train en direction d'Esbjerg, arrêt à Kolding. Je scrute dans mes horaires, et il n'y a pas de train avant 2 heures !!! Caramba, le train pour Flensburg ne passe que toutes les deux heures, et je viens évidemment de rater celui qui était prévu dans mon programme ...


Plutôt que d'attendre deux heures dans une gare-courant d'air, je vais manger, avec la rengaine connue: c'est vendredi soir, et je ne suis pas le seul à sortir à Kolding. Je me rabats finalement sur "Hytten" (la cabane en danois), pour y manger un ... kebab. On se console comme on peut: je pense que c'est le plus long kebab que j'aie jamais mangé. Occasion de se réchauffer avant de retourner à la gare. Le train a du retard, mais il existe ! Je monte, et file enfin à nouveau plein sud ... Et c'est là que je pense défaillir en entendant le contrôleur indiquer -heureusement en allemand et pas seulement en danois- que le train ne va pas jusqu'à Flensburg (première gare allemande) mais s'arrête à Padborg (dernière gare danoise), et qu'un bus fait le transfert ... Sous une pluie battante ce bus nous amène à bonne gare, je me faisait déjà un plan B si le train pour Kiel devait déjà être parti. Normalement j'aurai dû arriver à 22h26 à Hambourg, ce qui en soit était déjà pas mal (plus de 13 heures de trajet). Maintenant je dois passer par Kiel (j'écris dans le train Flensburg - Kiel), changer de train et arriver à Hambourg à 01h27, soit plus de 16 heures après être parti de Göteborg. Ce qui ne tue pas rend plus fort, certes. J'ai appelé l'hôtel d'Hambourg, ils sont heureusement ouverts 24h/24, et il est juste à côté de la gare. 2h au lit, c'est mieux qu'il y a exactement une semaine, lorsque je faisais la fête dans les futaies jurassiennes de la Givrine pour le départ d'une ex-collègue de la Tuilière.

2h20, les photos attendront demain !

Jour 7: Göteborg - Frederikshavn - Lindholm - Middelfart - Flensburg - Neumünster - Hamburg (blog 1/2)

Déjà le titre est long ! C'est effectivement la journée la plus longue, et grâce au Wifi dans le bateau, je peux déjà vous en parler. 3h15 sur le bâteau entre Göteborg et Frederikshavn (Jutland danois). Puis 9h de train jusqu'à Hambourg ...

Après un temps épouvantable hier soir, la météo s'est calmée. Un petit crachin m'accompagnait encore ce matin, mais sur le bateau il a cessé avant de laisser la place à un temps ensoleillé durant la traversée. La sortie de Göteborg a été majestueuse, joli site avec l'archipelago qui accompagne le voyageur durant plus d'une heure avant d'être vraiment en haute mer. Les photos suivront plus tard, mais voici déjà quelques traces, fraîches dans tous les sens du terme !






jeudi 18 décembre 2014

Jour 6: Gdansk - Göteborg (blog 3/3)

Dans un blog précédent, je vous parlais de la pluie qui tombait. Elle n'a pas cessé depuis ! Quand je suis sorti du bus pour me rendre à hôtel, il pleuvait tellement fort que les gouttes faisaient des bulles par terre. Déprimant ! J'ai d'abord pris un délicieux smørøbrød avec du cidre aux baies dans ma chambre, avant d'avoir à nouveau le courage de ressortir. Heureusement que la chambre est sympa (c'est d'ailleurs à ce jour la chambre la plus chère de mon périple, c'était bien vu!).


Direction centre-ville, sous une pluie un peu moins battante mais tout aussi persistante ! Et la réceptionniste de me confirmer qu'il allait pleuvoir probablement toute la nuit ... Seul avantage de la pluie, il fait presque chaud (7 degrés, plus besoin de ma chapka). Je traverse le centre, fait du shopping (ah, je sens l'intérêt s'éveiller chez certaines lectrices), regrettant presque devant quelques vitrines d'avoir des filles qui ont grandi ...



Pour le reste, c'est un peu difficile de découvrir le charme de Göteborg. Je glisse furtivement dans la Dom Kirka qui prépare un concert, traverse les canaux (Göteborg doit sa physionomie actuelle à des artisans constructeurs hollandais, d'où une très légère similitude avec la capitale batave) avant de retourner à l'hôtel. Après avoir séché mes chaussures (sic) je repars, mais sans grand succès pour trouver un restaurant. D'une part le smørøbrød était copieux, et les restos sont remplis (je suis  à côté de Park avenue, les mini Champs Elysées locaux); je ne me sens guère l'âme de faire le solitaire entouré de groupes festifs d'avant Noël. Ce sera un hotdog au 7-Eleven (sorte de petits supermarchés ouverts 24H/24 qu'on trouve dans toute la Suède) puis une bière à l'hôtel, et en pyjama avant 21h, un record absolu ! Et il y a une longue journée demain, mais il faudra revenir pour le savoir.